Ces dernières semaines, je me suis (re)plongée dans le scepticisme, la zététique et la métacognition. C’est passionnant et un peu terrifiant : nous sommes tou·te·s tellement enclin·e·s à croire et penser des choses extraordinaires qui peuvent nous emmener sur des chemins dangereux… Combien de personnes versant dans l’occultisme, le new-age, le développement personnel après des évènements traumatiques (morts d’enfants, viols…), des parcours difficiles (arrivée dans des environnements hostiles, contexte familial douloureux…) ? On a même eu (brièvement) une ministre anthroposophe !
Bref. De tous ces podcasts je tire pour l’instant 3 éléments majeurs :
1. Des outils philosophiques et cognitifs peuvent nous aider à affuter notre rapport au réel et la cognition. Le rasoir d’Okham par exemple est cité par de plusieurs ancien·ne·s croyant·e·s comme un outil-clef pour en sortir. Ou encore la roue des émotions pour les apprivoiser de manière saine, sereine et pas mystique. Le stage en 8 semaines/séances d’apprentissage de la MBSR (Réduction du stress basée sur la pleine conscience) se confirme comme un programme d’outillage intéressant si bien accompagné et expliqué.
2. Une série de mots peuvent m’alerter car ils appartiennent aux éléments de langages déployés par les réseaux cités précédemment. Certains sont déjà bien rentrés dans le langages courants et ne sont pas révélateurs si isolés (Communication non-violente, vin biodynamique…). L’alerte peut-être considérée comme réelle quand plusieurs mots d’un même lexique sont régulièrement mobilisés. Le mot « énergie(s) » me mettait déjà sur mes gardes par exemple. Je me disais tout de suite : « la personne en face de moi est capable de se projeter dans un système de pensée fondé sur des énergies peu définissables qui circulerait entre les corps, les objets, l’âme, l’esprit etc. » . De nombreux mots viennent désormais s’ajouter cette liste : zèbre, HPI, nature, lumière, vivant, mantra, méditation, tarot, CVN, biodynamie, mentor, gratitude, bienveillance… Et évidemment aussi tout ce qui touche aux thérapies complémentaires (que d’aucun·e·s préfèrent carrément nommer médecines alternatives). Je me suis rendue compte que j’avais entendu beaucoup de ces vocables dans la bouche de quelques Oxalien·ne·s, et je souhaite pousser plus loin mon étude car il y a, à mon avis, un risque (pour les personnes et pour la structure) si ces croyances ne soient pas identifiées et désignées collectivement en tant que telles.
3. Des envies d’expériences épistémologiques ! Vous connaissez l’épistémologie de rue ? C’est passionnant à vivre en tant qu’interviewer je pense ! Et bien j’aimerais mener des expériences épistémologiques au long court avec des personnes volontaires : une séance par semaine ou par mois sur un temps long pour explorer à deux, méthodiquement et avec l’envie d’apprendre leurs croyances et leurs façons de penser. N’hésitez pas à me contacter si vous êtes volontaire !
Des podcasts !
Si vous avez envie :
- d’entrer par le témoignage et l’exemple dans ce que peuvent être les biais cognitifs ou la métacognition (mais aussi l’anthoposophie, les mythes de l’intelligence, le reiki, les tarots et j’en passe), je vous conseille l’excellent podcast fleuve Méta de choc.
- se saisir les notions de base de la zététique, du scepticisme, je vous conseille les vidéos de la Tronche en biais et spécialement ses premiers épisodes, pour prendre les choses dans l’ordre !
- Un ami me propose de rajouter aussi Hygiène Mentale et Mr. Sam, « plutôt que la Tronche en Biais qui peut être parfois un peu trop rentre dedans ». Et il a raison : c’est d’la bonne !